Les façades ornées de beaux bougainvilliers sont caractéristiques de certaines régions méditerranéennes. Tantôt mauves, tantôt orangées, parfois rouges ou roses, les bractées de cet arbuste brésilien offrent un spectacle coloré durant l’été.
Si sa culture reste délicate en France, il n’est pas rare de le trouver chez les pépiniéristes et jardineries reconnues. Mais saviez-vous qu’il est aussi possible de réaliser des boutures de bougainvillier ?
Si vous souhaitez tenter l’expérience, nous vous recommandons une méthode particulièrement efficace : la bouture à l’étouffée du bougainvillier.
Qu’est-ce qu’une bouture à l’étouffée ?
La bouture à l’étouffée consiste à reproduire un environnement chaud et humide pour favoriser la reprise de la bouture. Une atmosphère qui plaît particulièrement aux boutures de bougainvillier. Il s’agira de couvrir la bouture d’un sac ou d’une bouteille en plastique transparent, afin d’obtenir une atmosphère confinée.
Cette technique s’avère également utile pour protéger la plante des courants d’air froids.
Outils et matériaux nécessaires
Pour réussir votre bouture à l’étouffée, vous aurez besoin :
- d’un petit pot percé en son fond
- de billes d’argile ou de cailloux
- de terreau spécial bouture, ou bien de terre de jardin, de terreau universel et de sable de rivière
- d’un sac ou d’une bouteille en plastique transparent
- d’un petit sécateur
- d’hormone de bouturage ou bien de cannelle en poudre
Faire sa bouture à l’étouffée : les étapes
Pour commencer, ôtez les feuilles les plus basses de votre bouture, pour n’en garder que deux ou trois. Cela permettra à la plante de conserver son énergie pour produire des racines.
Idéalement, privilégiez une bouture dont le bois est ligneux ou semi-ligneux.
Ensuite, trempez votre bouture dans l’hormone de bouturage. Celle-ci est idéale pour faciliter la reprise d’une bouture. Si vous n’en avez pas, vous pouvez tout simplement opter pour de la cannelle en poudre. Celle-ci évitera l’apparition de champignons et de moisissures qui risqueraient d’empêcher la croissance des racines. Vous pouvez également fabriquer votre propre hormone de bouturage, à partir d’eau de saule ou de ronce. Riches en auxines, l’urine et la salive seraient aussi de bonnes alternatives aux hormones de bouturage chimiques !
Préparez ensuite le substrat de votre bouture. Privilégiez un terreau pour semis et boutures, ou préparez un mélange de terre de jardin, de terreau et de sable de rivière. Celui-ci allégera le terreau pour optimiser les chances de reprise de la plante.
Versez le tout dans un pot, après avoir déposé une couche de billes d’argile ou de cailloux en son fond.
Faites un petit trou dans la terre, enfoncez-y votre bouture et tassez légèrement. Arrosez et vérifiez régulièrement que le terreau reste bien humide.
Placez ensuite un sac ou le bas d’une bouteille en plastique découpée, au-dessus de la bouture. Veillez à ce que la plante ne touche pas le plastique, pour éviter tout risque de pourriture.
Pour favoriser la reprise de la bouture, placez-la dans un endroit chaud et lumineux, mais sans soleil direct (celui-ci créerait un effet de serre particulièrement néfaste).
Et voilà ! Vous n’avez plus qu’à patienter plusieurs semaines pour savoir si votre bouture a pris.
L’apparition de racines puis de nouvelles feuilles seront des premiers signaux positifs, mais restez attentif. Vérifiez régulièrement que la plante reste saine (n’hésitez pas à ouvrir votre « serre » tous les 2 jours pour éviter l’apparition de moisissures).
Lorsque votre bouture montrera de sérieux signes de croissance, et quand la saison s’y prêtera, prévoyez de transplanter votre bougainvillier dans un pot plus grand.
Notre bilan un an après
Un an plus tard, cette bouture de bougainvillier se porte à merveille. Le système racinaire s’est bien développé et de nouvelles belles feuilles sont apparues. Une méthode de bouture avec bouteille testée et approuvée !