Des feuilles qui jaunissent ou se parent de petits points argentés, de fines toiles d’araignées qui apparaissent sur celles-ci : si ces symptômes vous sont familiers, vous savez sans doute quelle en est la cause ! Le coupable ? Le tétranyque tisserand, plus communément appelé araignée rouge — même s’il n’en est pas une, puisqu’il appartient à la famille des acariens. Plantes d’intérieur ou d’extérieur, l’araignée rouge peut s’inviter partout si l’environnement lui est favorable. Une atmosphère sèche et des températures chaudes sont idéales pour ce petit insecte, qui se plaira particulièrement dans nos intérieurs, nos serres ou nos balcons couverts. En se nourrissant de la sève des feuilles, l’araignée rouge peut rapidement affaiblir une plante. Et quand on sait qu’une femelle pond jusqu’à 100 œufs au cours de sa vie (qui dure environ un moins), les dégâts peuvent être considérables !
L’identification précoce est clé pour une lutte efficace, mais une plante peut, en quelques jours, être infestée par des acariens. Plantes d’ornement, arbres fruitiers, plantes aromatiques : plusieurs de nos végétaux en ont été victimes ces dernières années. Nous avons donc eu l’occasion d’essayer plusieurs méthodes et remèdes de grand-mère contre les araignées rouges. Savon noir, huiles essentielles, prédateurs naturels… Découvrez lesquels nous ont paru les plus utiles !
Déloger les acariens de vos plantes avec une bonne douche
Les araignées rouges n’aimant pas l’humidité, doucher les plantes à titre préventif peut être une bonne solution. Les espaces confinés (serres, balcons couverts) sont propices à un développement rapide des acariens. Vos plantes n’étant jamais « douchées » par la pluie, ils bénéficient alors de conditions idéales pour proliférer. Une pulvérisation d’eau quotidienne est la solution que nous privilégions personnellement, lorsque les journées s’annoncent sèches et chaudes.
Notre avis : si l’infestation a déjà commencé, mais reste contrôlable, vous pouvez employer les grands moyens en utilisant un pistolet d’arrosage avec une forte pression. Douchez l’ensemble de la plante, en insistant bien sur la face interne des feuilles.
Le soufre mouillable
Le soufre mouillable est un fongicide et un acaricide reconnu. Il n’agit pas par contact, mais grâce aux vapeurs émises sous l’effet de la lumière du jour et de la chaleur. Une température minimale de 18 °C et un temps dégagé seront nécessaires pour déclencher ce phénomène d’évaporation, appelée la sublimation, qui va tuer les acariens. Plantes d’intérieur ou d’extérieur, quelle que soit votre situation, pulvérisez à l’air libre pour ne pas respirer les vapeurs de soufre.
Notre avis : le soufre mouillable fait partie des solutions qui se sont montrées les plus efficaces ! Il faut néanmoins bien respecter les conditions d’utilisation. L’odeur du soufre est cependant peu agréable et reste persistante sur les végétaux.
Introduisez des prédateurs naturels de l’araignée rouge
Recourir à des prédateurs naturels de l’araignée rouge reste l’une de nos solutions préférées. Sans impact sur l’environnement et la biodiversité, cette option peut être privilégiée à titre curatif ou préventif. Il s’agira de favoriser naturellement la présence de prédateurs, ou bien de vous procurer ces derniers chez des spécialistes. Phytoseiulus persimilis est LE prédateur à utiliser en cas d’infestation avérée. Il s’agit également d’un acarien, capable de manger quotidiennement 5 araignées rouges adultes ou une vingtaine d’œufs. Pour favoriser son développement et sa survie, Phytoseiulus persimilis devra être lâché dans des conditions particulières : un taux d’humidité supérieur à 60 % et une température comprise entre 18 et 30 °C. Lors de températures plus élevées, nous nous sommes procuré un autre acarien prédateur : Amblyseius Californicus. Résistant aux fortes chaleurs, celui-ci peut être introduit en début d’infestation et même préventivement (il peut survivre sans présence d’acariens sur vos plantes, en se nourrissant de pollen).
Notre avis : nous avons utilisé ces deux prédateurs avec succès, en tout début d’infestation. Néanmoins, il peut être nécessaire de renouveler l’opération, après plusieurs semaines ou mois, selon les conditions météorologiques.
Le savon noir
Parmi les remèdes de grand-mère contre les araignées rouges dégotés sur Internet, le savon noir revient souvent en tête de liste. Ajoutez 5 cuillères à soupe de savon noir liquide dans un litre d’eau, pulvérisez le dessus et le dessous des feuilles et renouvelez l’opération 2 à 3 fois si nécessaire. Cet insecticide naturel, qui agit par contact, est capable de tuer différents insectes tels que cochenilles, thrips ou acariens. Plantes d’ornement, citronnier, figuier, plants de fraises résisteront sans problème à cette solution, mais n’hésitez pas à effectuer un rinçage après quelques heures.
Notre avis : nous avons testé cette recette sur plusieurs de nos végétaux, sans grand succès. Le savon noir semble avoir diminué le volume d’araignées rouges, mais à très court terme.
La décoction d’ail
Autre remède de grand-mère contre les araignées rouges : la décoction d’ail. Les acariens n’apprécient pas ce condiment, alors profitons-en ! Vous pouvez préparer une décoction d’ail diluée à 30 % et pulvériser la solution sur le dessus et le dessous des feuilles. Là aussi, renouvelez l’opération tous les 2 à 3 jours pendant une dizaine de jours, pour venir également à bout des œufs d’acariens.
Notre avis : cette méthode s’est avérée beaucoup plus efficace que la pulvérisation de savon noir. Son seul point négatif : un sol qui devient collant et une odeur peu agréable, mais il faut savoir ce qu’on veut !
L’huile essentielle de romarin
À utiliser en préventif ou en curatif, l’huile essentielle de romarin est aussi un répulsif pour les acariens. Mélangez environ 20 gouttes d’huile essentielle de romarin dans un peu de savon noir et d’huile de colza, puis ajoutez le tout dans un litre d’eau. Pulvérisez et renouvelez l’opération 2 à 3 jours plus tard.
Notre avis : nous avons encore peu de recul sur cette méthode, que nous avons testée une seule fois. Mais la première pulvérisation semble avoir éradiqué les quelques acariens présents sur les plantes.
L’importance d’une surveillance régulière
Nous l’avons vu, certaines méthodes s’avèrent plus efficaces que d’autres pour lutter contre l’araignée rouge. L’un des points clés reste le degré d’infestation, qui peut parfois mener à la mort de la plante. Pour mettre toutes les chances de son côté, il est important de surveiller de près les végétaux les plus fragiles. Si vous repérez les premiers signes d’une présence d’araignées rouges, vous pourrez agir plus efficacement et limiter les dégâts, qui peuvent être rapides sur des plantes affaiblies. Comme d’habitude en jardinage, observation et surveillance doivent rester les maitres-mots !